Réparation d’une rupture de la coiffe des rotateurs sous arthroscopie
Cette intervention est proposée chez les patients qui présentent une rupture des tendons de l’épaule. Cette rupture est en fait un trou situé à la partie supérieure de l’épaule qui engendre des douleurs, une limitation des mobilités et un manque de force. Elle peut faire suite à un traumatisme ou bien être spontanée, par usure.
L’intervention consiste à réinsérer le tendon sur l’os au moyen de fils et de systèmes d’ancrage identiques aux pitons des alpinistes.
La préparation de l’épaule par des séances de rééducation est souvent indispensable. Elle permet de tonifier les muscles qui ne sont pas atteints et facilite d’autant les suites opératoires.
Vous devrez de plus voir en consultation le médecin anesthésiste qui choisira avec vous l’anesthésie requise (loco-régionale ou générale). Il est important de lui apporter la liste des traitements que vous prenez et de lui signaler toutes les maladies que vous présentez. En outre, il faut également lui préciser les éventuelles allergies dont vous êtes atteints. Une consultation auprès d’un cardiologue est également parfois nécessaire.
Avant l’intervention, vous devez préparer la peau en lavant votre épaule plusieurs fois par jour avec une solution antiseptique (Bétadine scrub par exemple). Cette phase a pour but de supprimer les germes qui se trouvent de façon habituelle sur le peau afin de limiter le plus possible le risque d’infection post-opératoire.
L’intervention est réalisée le plus souvent sous anesthésie générale parfois complétée par une anesthésie loco-régionale.
L’arthroscopie permet d’inspecter les différents éléments constitutifs de l’épaule : membrane synoviale, cartilage de l’omoplate et de l’humérus, bourrelet glénoïdien, ligaments et capsule articulaire, tendons de l’épaule. L’arthroscope est un tube rigide de quelques millimètres de diamètre muni d’un système de caméra miniaturisée et d’éclairage. Cette caméra est reliée à une télévision couleur, à un magnétoscope et à un appareil photographique. L’arthroscope est mis en place à l’intérieur de l’épaule par un orifice de 1 cm environ. Un seul ou plusieurs points d’entrée du même type sont nécessaires pour l’introduction d’instruments fins dans l’articulation. Les instruments utilisables sont multiples tels que crochet palpeur, bistouri électrique, LASER, fraise . Pendant toute la durée de l’intervention une circulation de sérum physiologique est installée permettant de gonfler l’épaule, d’améliorer la vision et de laver l’articulation. Divers systèmes de fixation sont alors mis en place. La plupart du temps, ces systèmes sont résorbables au bout de quelques mois et de ce fait non gènants.
En fin d’intervention, les différents points de ponction sont fermés par des stéri-strips et un pansement occlusif est mis en place.
Vous serez conduit en salle de réveil où vous séjournerez jusqu’à votre réveil complet. Il vous sera administré des calmants immédiatement après l’intervention, par voie veineuse. L’utilisation de la morphine est fréquente et la douleur est alors, en général, assez bien jugulée. Il ne faudra pas hésiter à demander des antalgiques complémentaires en cas de douleurs importantes.
En fonction des cas, vous serez immobilisés sur une attelle le bras contre le corps ou légèrement écarté du corps. Cette immobilisation peut aller jusqu’à 45 jours.
La rééducation sera débutée le lendemain ou le surlendemain de l’intervention par un kinésithérapeute. Elle sera réalisée trois par semaine.
Lors de votre sortie, vous recevrez les différentes ordonnances concernant les antalgiques, les soins de cicatrice à effectuer et un protocole de rééducation à remettre au kinésithérapeute qui vous prendra en charge.
La récupération est longue et le résultat n’est jugé qu’après 4 à 6 mois. La reprise d’une activité est possible au bout de deux mois en cas de travail sédentaire et de quatre à six mois en cas de travail manuel. La douleur est le symptôme qui disparaît le plus souvent (en moyenne, il faut compter sur une amélioration d’environ 85 %), en revanche, la force musculaire récupère très rarement complètement.
La qualité du résultat dépend de la taille de la rupture, de la qualité musculaire sous-jacente, de la qualité de la réparation et de l’assiduité du patient à sa rééducation. L’hospitalisation en centre de convalescence donne en général des résultats plus rapides, de même que le travail en piscine chez le kinésithérapeute. En aucune manière une rééducation au domicile du patient ne peut donner de bons résultats. Le patient doit donc s’impliquer pleinement dans les suites opératoires et se prendre en charge lui même s’il désire guérir.
Chacun réagit différemment ce qui rend difficile une information statistique adaptée à votre cas ; de ce fait, il est impossible de vous garantir à l’avance une récupération complète sans séquelles.
Comme toute intervention menée sous anesthésie générale, un accident anesthésique, bien que très rare, est toujours possible. Lors de la consultation pré-opératoire avec l’anesthésiste, cela vous sera détaillé si vous le souhaitez.
Un hématome sur la cicatrice peut survenir en post-opératoire et est en général sans conséquences.
Un gonflement modéré de l’épaule est naturel après l’intervention (il est dû au liquide utilisé lors de l’arthroscopie). En revanche, tout gonflement important, tout écoulement louche, toute fièvre supérieure à 38 ° C, toute augmentation importante des douleurs doivent vous amener à consulter votre médecin ou même à revenir à la clinique.
La blessure d’un nerf ou d’un vaisseau sanguin est également possible mais extrêmement rare.
Une infection superficielle ou profonde peuvent survenir, nécessitant la mise sous antibiotiques et parfois une ré-intervention. Cette complication majeure justifie les multiples précautions pré, per et post-opératoires qui sont prises par le chirurgien et l’équipe soignante.
L‘algodystrophie est une complication qui n’est pas exceptionnelle, ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction « d’allergie » du cerveau vis à vis de l’épaule voir du tout le membre supérieur. Cette complication peut vous ennuyer près de 18 mois et peut vous laisser des séquelles définitives. Pour l’éviter, il faut bien prendre le traitement anti-douleurs et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts après l’intervention.
Enfin, une nouvelle rupture peut survenir engendrer alors un mauvais résultat. Cette nouvelle rupture est consécutive soit à un traumatisme, soit à une fragilité tendineuse extrême et est toujours possible.