Tabac et intervention chirurgicale

Vous devez savoir que la consommation de tabac avant et après cette intervention chirurgicale peut engendrer des problèmes dont vous devez être parfaitement conscient. En effet, si les dangers du tabagisme passif ou actif au cours de la grossesse sont maintenant bien connus, paradoxalement les risques opératoires liés à la consommation du tabac sont moins bien connus du grand public.

En France, le tabagisme concerne 33% des hommes et 27% des femmes (estimation 2004).

On estime donc à 2 millions en moyenne de nombre de fumeurs opérés chaque année. 

Des experts se sont réunis en convention et ont défini les risques essentiels liés à la consommation de tabac après une intervention chirurgicale. Les conclusions de cette étude montrent que :

  • chez l’adulte, le tabagisme péri-opératoire augmente les risques de complications générales (risque d’infection post-opératoire et d’accident coronaire multipliés par trois, risque d’un transfert en réanimation et complications respiratoires immédiates multipliés par deux), ainsi que le risque de complication chirurgicale : 2 à 4 fois plus de complication de cicatrice (dont infection), lachâge de suture, obstruction de prothèse vasculaire et retard de consolidation osseuse.
  • chez l’enfant, il existe une relation entre l’intensité du tabagisme passif et la fréquence des complications respiratoires notamment en chirurgie ORL.

En outre, l’augmentation des complications péri-opératoires  allonge de deux à trois jours supplémentaires la durée globale d’hospitalisation, pour des fumeurs, pour une chirurgie lourde.

Par ailleurs, l’anesthésie chez le fumeur est beaucoup plus complexe  et le risque de complications respiratoires et cardio-vasculaires au cours de l’anesthésie augmente avec la quantité de tabac absorbée.

En effet, la fréquence cardiaque augmente sous nicotine et les sécrétions bronchiques et la toux peuvent augmenter lors d’une anesthésie et compliquer celle-ci.

Enfin, il a été démontré qu’en ce qui concerne la douleur, le sevrage tabagique obligatoire au décours d’une intervention chirurgicale augmente les besoins en antalgiques.

Il est donc très important que vous soyez tout à fait conscient de cela et du risque que vous encourrez si votre consommation de tabac perdure avant ou après l’intervention chirurgicale.

En revanche, il faut savoir que le sevrage post-opératoire entraîne un bénéfice non négligeable notamment sur la consolidation osseuse (de 2 à 4 mois) sur la cicatrisation (de 2 à 4 semaines) et sur l’amélioration de la perméabilité des pontages vasculaires si ceux là ont été effectués. Enfin, il a été démontré très clairement qu’en chirurgie de la main et plus particulièrement en micro-chirurgie, les risques de réussite de l’intervention sont bien supérieurs chez le non tabagique que chez le tabagique.

Il vous appartient donc maintenant de décider en toute connaissance de cause si vous continuez à fumer. Bien sûr, si vous souhaitiez une aide quelconque pour le sevrage tabagique, il suffirait que vous adressiez à votre médecin traitant pour celui-ci prenne en charge cela.