LE RISQUE INFECTIEUX EN CHIRURGIE OSSEUSE ET ARTICULAIRE

Parmi les risques, qui ne seront jamais nuls quelles que soient toutes les précautions prises, celui d’une infection est le plus redouté car il peut avoir des conséquences très graves. Ce risque varie en fonction du type d’intervention mais aussi en fonction de votre état de santé car certaines de ces infections peuvent être dues a des bactéries dont vous êtes déjà porteurs sans le savoir.

Les principaux facteurs de risque infectieux communément admis à l’heure actuelle sont le fait, soit de votre état de santé, maladies créant un risque par elle-même ou à cause des traitements qu’elles obligent à suivre, soit du fait de votre mode de vie ou de vos antécédents

Sachez que certains des facteurs de risque décrits peuvent être prévenus mais nécessitent pour leur prévention que vous les signaliez. Leur prise en charge pourra nécessiter un avis médical spécialisé et/ou la réalisation d’examens complémentaires qui vous seront indiqués par votre chirurgien, votre anesthésiste ou votre médecin.

Les principaux facteurs de risque infectieux sont :

  • Hygiène corporelle : une mauvaise hygiène, permet aux nombreux germes présents habituellement sur notre corps de se multiplier. Ces germes qui ne sont pas dangereux en temps normal peuvent pénétrer dans le corps lors de l’intervention et causer une infection. Il est fondamental de respecter le protocole d’hygiène pré-opératoire qui vous sera remis mais aussi de veiller à votre hygiène après l’intervention.
  • Tabagisme : Un tabagisme même modéré est à l’origine de troubles de la vascularisation des tissus pouvant entraîner des difficultés de cicatrisation, portes ouvertes aux germes responsables des infections. L’interruption du tabagisme 1 mois avant une intervention réduit ce risque.
  • Obésité : en dehors de troubles métaboliques qu’elle peut entraîner, l’obésité est un facteur de risque car elle rend l’intervention plus difficile et plus longue. Elle facilite la nécrose des tissus graisseux mal vascularisés qui peut favoriser l’infection.
  • Mauvais état général (alcoolisme, dénutrition) il diminue la résistance de votre organisme aux infections.
  • Diabète déséquilibré : Un diabète mal équilibre est un facteur de risque susceptible d’augmenter le risque infectieux. Son équilibration avant, pendant et après votre intervention limite ce risque. Durant votre hospitalisation, une attention particulière sera portée au contrôle de votre glycémie afin de la maintenir a une valeur acceptable.
  • Lésions cutanées : Certaines lésions cutanées aiguës ou chroniques (ulcères variqueux, erysipèle) sont le siège d’une prolifération de germes susceptibles de vous infecter. Les lésions aiguës peuvent contre indiquer momentanément une intervention. Lorsqu’aucun traitement ne peut vous débarrasser définitivement d’une lésion cutanée chronique, la décision opératoire doit être prise en concertation avec votre chirurgien en fonction des bénéfices attendus de l’intervention.
  • Infection urinaire : Elle peut être à l’origine de migration dans votre organisme de germes qui peuvent vous infecter. Leur dépistage et leur traitement doivent être envisagés avant une intervention.
  • Mauvais état dentaire : Un mauvais état dentaire s’associe souvent a des foyers infectieux qui peuvent être le point de départ de migration de germes qui viendront se fixer au niveau de matériel mis en place. La consultation d’un spécialiste permet une prise en charge adaptée qui réduit voire fait disparaitre ce risque
  • Antécédent d’infection des os et des articulations : Si vous avez déjà eu une telle infection, il est impossible d’affirmer si les germes qui l’ont causée ont été définitivement éliminés de votre organisme ou bien s’ils restent présents sans se manifester et peuvent redevenir actifs à l’occasion d’une intervention. Tout antécédent d’une telle infection doit être signalé.
  • Traitement médicamenteux
    • Certains peuvent diminuer vos défenses immunitaires (par exemple : corticoïdes, chimiothérapie anti-cancéreuse) et peuvent être à l’origine d’une diminution de votre résistance aux infections
    • Certains peuvent entraîner des complications hémorragiques (Plavix, Aspirine, Previscan, Sintrom …) à l’origine d’hématomes post-opératoires, zones favorables à la prolifération de germes. L’adaptation de ces traitements est indispensable avant une intervention.

 

POINT PARTICULIER SUR LES TRAITEMENTS ANTICOAGULANTS

Si vous prenez un traitement anti-coagulant au long cours type antiagrégant plaquettaire, anti-vitamines K  (Plavix, Kardégic, Sintrom, Préviscan, Aspégic etc…) vous devez en informer le chirurgien et l’anesthésiste. 

Vous devez savoir en outre que ces traitements doivent être arrétés AVANT l’intervention afin de ne pas risquer une hémorragie ou un hématome. Si ce  n’est pas le cas, l’intervention ne pourrait avoir lieu.