INFORMATION DES PATIENTS EN CAS D’IMMOBILISATION PLATREE OU EN RESINE

Pourquoi une immobilisation rigide ?

L’immobilisation d’un membre ou d’une articulation est utilisée depuis de fort nombreuses années. Elle maintient les os cassés en place jusqu’à leur consolidation et permet également de guérir d’autres lésions comme les entorses(lésions des ligaments). Parfois les appareillages sont appliqués après une intervention chirurgicale.

Qu’est-ce qu’une immobilisation rigide ? De quoi est-elle faite ?

Nombre d’immobilisations sont encore réalisées en plâtre

On peut  utiliser également des matériaux synthétiques appelés communément « résine ». Ce matériau a de nombreux avantages par rapport au plâtre standard : il est plus léger, plus résistant et également transparent aux rayons X ce qui permet des radiographies plus faciles.

Comment cette immobilisation est-elle appliquée ?

Avant l’immobilisation, un jersey est mis en place, renforcé par du molleton pour protéger la peau.

L’immobilisation s’adapte parfaitement pour que la partie lésée soit bien maintenue.

Si le gonflement diminue de façon importante, il peut être possible que l’immobilisation devienne trop lâche. Il pourra alors être nécessaire de changer cet appareillage.

Comment vit-on avec une immobilisation rigide ?

Le gonflement après un traumatisme est habituel au début et augmente la pression à l’intérieur de l’appareillage.

Dans les 48 premières heures, l’appareillage peut paraître un peu serré. Pour réduire le gonflement, il est nécessaire de surélever le membre lèsé au-dessus du niveau du coeur en l’installant sur une pile de coussins ou sur tout autre support adéquat. Parfois des anti-inflammatoires sont prescrits pour aider au dégonflement.

Il faut protéger l’appareillage jusqu’à ce qu’il soit entièrement sec c’est à dire deux à trois jours pour un platre classique et environ 24 heures pour une résine.

Il ne faut pas marcher sur une immobilisation rigide avant qu’elle ne soit parfaitement sèche, il faut éviter de la cogner et ne pas l’immerger dans l’eau car, même s’il s’agit d’une résine, la macération sous l’immobilisation peut engendrer des lésions cutanées néfastes.

Quels sont les signes inquiétants dans la surveillance après l’application d’un appareillage d’immobilisation ?

La liste de ces signes n’est pas exhaustive et il faut retenir qu’au moindre doute, il faut prendre l’avis d’un médecin rapidement.

S’il apparaissait un des signes suivants, vous devriez contacter le médecin généraliste ou le chirurgien ou l’établissement qui a mis en place cet appareillage :

  • l’apparition d’une douleur s’aggravant d’heure en heure peut être due à une pression trop importante dans l’appareillage ;
  • l’engourdissement, le fourmillement de la main ou du pied peuvent témoigner d’une augmentation de pression au niveau des nerfs ;
  • une brûlure ou une piqûre peut signifier une augmentation de pression au niveau de la peau ;
  • un gonflement excessif sous l’appareillage peut indiquer qu’il bloque la circulation sanguine ;
  • un changement de couleur de l’appareillage  peut signifier un saignement d’une plaie sous l’appareillage
  • l’apparition d’une fièvre non associée à une autre affection est anormal ;
  • enfin si votre appareillage se rammollit ou se craquèle ou devient trop lâche ou si il est trop serré.

Comment prendre soin de votre appareillage ?

Une fois que la période d’adaptation est passée, il faut prendre soin de l’appareillage jusqu’à son ablation. Vous devez de ce fait conserver l’appareillage au sec en permanence.

Lors de votre toilette, vous pouvez si vous le souhaitez envelopper l’appareillage dans un sac plastique étanche bien fermé à la jonction avec la peau. Contrairement aux idées reçues, il ne faut ni le mouiller ni le tremper dans l’eau même s’il s’agit d’un appareillage en résine. Il existe dans le commerce des manchons parfaitement étanche qui sont tout à fait adaptables et qui peuvent être utiles dans ce cas.

L’intérieur de l’appareillage doit toujours rester au sec.

Il faut éviter l’introduction de sable, de débris ou de poudre entre la peau et l’appareillage car cela est source de lésions cutanées.

Il ne faut pas retirer le molletonnage de l’appareillage.

Il ne faut pas introduire d’objet entre la peau et l’appareillage pour se gratter car il risque de se briser et de provoquer des lésions de la peau.

Il ne faut pas casser les bords de l’appareillage ou le racourcir sans demander l’avis au chirurgien.

Il faut vérifier la peau autour de l’appareillage, si celle-ci est rouge ou ulcérée ou que vous notiez une mauvaise odeur,  vous devez contacter votre chirurgien orthopédiste.

Vous ne devez  jamais retirer un appareillage vous-même, votre chirurgien dispose d’un matériel pour cela.

En fait, vous devez faire preuve de bon sens. Vous avez une lésion sérieuse et vous devez protéger votre appareillage et votre membre jusqu’à ce que cette lésion guérisse.

Cas particulier des immobilisations du membre inférieur :

A ce niveau des particularités sont à souligner :

  • APPUI: Vous devez savoir si vous avez ou non l’autorisation d’appuyer sur l’appareillage. Si vous ne savez pas, abstenez-vous et contactez le chirurgien qui a mis en place l’immobilisation pour lui poser la question.
  • PHLEBITE: Le risque essentiel est l’apparition d’une phlébite sous l’immobilisation. Il s’agit d’un caillot de sang qui se forme dans une veine du membre inférieur. Toute fièvre inexpliquée, toute douleur apparue rapidement, tout gonflement des orteils, ou tout signe qui vous inquiète doivent vous faire consulter rapidement un médecin (si possible dans l’établissement ou l’immobilisation a été mise en place). Vous avez probablement un traitement anticoagulant préventif( FRAXIPARINE, FRAGMINE, LOVENOX, INNOHEP ou autre) Vous devez le poursuivre IMPERATIVEMENT pendant toute l’immobilisation. Une PHLEBITE peut cependant survenir malgré le traitement anticoagulant. Si le « caillot de la phlébite se détache », il peut migrer vers le coeur et les poumons. Il s’agit d’un accident très grave : l’EMBOLIE PULMONAIRE. En cas de douleur ou d’oppression dans la poitrine, d’essoufflement, de difficulté à respirer ou de malaise, vous devez en urgence contacter votre médecin, votre chirurgien ou votre établissement de soin, voire le SAMU si les signes sont graves.

 A  retenir :

Lors de la pose d’une immobilisation rigide,

  • vous devez maintenir le membre surélevé ;
  • cet appareillage ne doit pas vous irriter ni vous faire mal ;
  • les douleurs doivent significativement diminuer à partir de 48 à 72 heures après la pause. Si ce n’est pas le cas, ou si elles réapparaissent secondairement,  vous devez consulter soit votre médecin généraliste soit le chirurgien qui a mis en place cet appareillage ; 
  • toute anomalie ou tout signe qui vous inquièterait doivent vous inciter à contacter un médecin rapidement.