Luxation de l’épaule : traitement par butée osseuse
Il s’agit d’un morceau d’os prélevé localement (sur la coracoïde) et qui a pour rôle d’empêcher l’humérus de se déboiter. Ce morceau d’os est fixé par une ou deux vis qui en général sont laissées en place définitivement.
La cause la plus fréquente qui conduit à réaliser une butée d’épaule est l’instabilité c’est à dire la tendance qu’à l’articulation à se déboiter spontanément ou à la suite de chocs ou de chutes
La préparation de l’épaule par des séances de rééducation est souvent nécessaire. Elle permet de tonifier les muscles et facilite d’autant les suites opératoires. Vous devrez de plus voir en consultation le médecin anesthésiste qui choisira avec vous l’anesthésie requise (loco-régionale ou générale). Il est important de lui apporter la liste des traitements que vous prenez et de lui signaler toutes les maladies que vous présentez. En outre, il faut également lui préciser les éventuelles allergies dont vous êtes atteints
Avant l’intervention, vous devez préparer la peau en lavant votre main plusieurs fois par jour avec une solution antiseptique (Bétadine scrub par exemple). Cette phase a pour but de supprimer les germes qui se trouvent de façon habituelle sur la peau.
L’intervention est réalisée le plus souvent sous anesthésie générale parfois complétée par une anesthésie loco-régionale.
Une fois l’anesthésie faite, le chirurgien réalise une incision sur l’avant de l’épaule. La longueur de l’incision varie en fonction de la musculature et des difficultés techniques. La butée est ensuite implantée par cette voie d’abord.
A la fin de l’intervention, la peau est refermée et un drain est mis en place.
Vos serez conduit en salle de réveil où vous séjournerez jusqu’à votre réveil complet. Le plus souvent, l’intervention est réalisée en ambulatoire.
Il vous sera administré des calmants immédiatement après l’intervention, par voie veineuse. L’utilisation de la morphine est fréquente et la douleur est alors, en général, assez bien jugulée. Il ne faudra pas hésiter à demander des antalgiques complémentaires en cas de douleurs importantes.
L’immobilisation sera de 3 semaines dans une attelle coude au corps et la rééducation sera débutée ensuite. Vous aurez cependant l’autorisation de retirer l’attelle pour vous laver.
Lors de votre sortie, vous recevrez les différentes ordonnances concernant les antalgiques, les soins de cicatrice à effectuer.
Le principal bénéfice à attendre est la suppression des luxations. La rééducation bien menée est un gage de bon résultat. En aucune manière une rééducation « à minima » au domicile du patient ne peut donner de bons résultats. Le patient doit donc s’impliquer pleinement dans les suites opératoires et se prendre en charge lui même s’il désire guérir.
La reprise des activités sportives type footing peu se faire dès sevrage de l’attelle (45 jours). Les sports non à risques sont repris à 6 mois, les sports à risque après 6 mois.
Comme toute intervention menée sous anesthésie générale, un accident anesthésique, bien que très rare, est toujours possible. Lors de la consultation pré-opératoire avec l’anesthésiste, cela vous sera détaillé si vous le souhaitez.
Un hématome sur la cicatrice peut survenir en post-opératoire et est en général sans conséquences.
La blessure d’un nerf ou d’un vaisseau sanguin est également possible mais extrêmement rare.
Une infection superficielle ou profonde peuvent survenir, nécessitant la mise sous antibiotiques et parfois une ré-intervention . Cette complication majeure justifie les multiples précautions pré, per et post-opératoires qui sont prises par le chirurgien et l’équipe soignante.
La récidive des luxations peut survenir (dans moins de 5 % des cas). Elle peut faire l’objet d’une nouvelle intervention. Cette récidive est d’autant plus fréquente que le sport pratiqué est à risque (judo, rugby …)
D’autres complications sont évidemment possibles, mais il n’est pas possible de toutes les détailler ici. Si vous avez le moindre doute ou la moindre inquiétude concernant ces complications il est indispensable que vous recontactiez mon secrétariat et que nous nous ayons une nouvelle entrevue afin d’en parler. Pour ce qui concerne les complications de l’anesthésie, il en va de même et je vous conseille de vous rapprocher de l’anesthésiste afin d’en parler.
A RETENIR
– Rééducation pré et post opératoire importante
– Retour au sport à risque à 6 mois.
– Une participation active et une motivation pour la rééducation et les exercices personnels de votre part.
Les mouvements de l’épaule et des autres articulations et l’auto-rééducation sont indispensables pour obtenir un bon résultat.
Vous devez participer activement à votre récupération fonctionnelle !