Trapèzectomie avec ligamentoplastie
La rhizarthrose est une pathologie extrêmement fréquente développée plutôt chez les femmes autour de la cinquantaine. Elle atteint l’articulation trapèzo-métacarpienne située à la base du pouce. Elle peut être soit spontanée, soit post-traumatique. Peu à peu l’articulation peu s’enraidir et les douleurs peuvent devenir extrêmement intenses.
1- Soit médical
Le traitement est basé essentiellement dans un premier temps sur la prescription de médicaments anti-inflammatoires, si il n’y a pas de contre- indication. La réalisation d’une ou deux infiltrations radio-guidées (sous contrôle radiographique à la radio ) peut être également proposée et donne en général de bons résultats mais souvent temporaires. A ce traitement, doit être ajouté la mise en place d’orthèses (petites attelles faites sur mesure) qui sont plutôt portées au repos c’est à dire le soir ou la nuit.
2- Soit chirurgical
Lorsque l’évolution n’est pas favorable, et, en général, après plusieurs mois d’attente, il est logique de proposer une intervention chirurgicale.
On peut proposer soit la réalisation d’une prothèse. En général, ce geste est plutôt réalisé chez les personnes relativement âgées car actuellement la durée de vie des prothèses n’est pas très importante et, le risque essentiel est d’avoir à retirer cet implant secondairement.
Le traitement qui a fait le plus la preuve de son efficacité à long terme est donc actuellement la réalisation d’une trapézectomie associée à une ligamentoplastie. Ce geste consiste en l’ablation du petit os appelé trapèze et à la mise en place dans le vide laissé par l’ablation de cet os d’un fragment de tendon prélevé au niveau de l’avant bras. Ce tendon n’est pas un tendon déterminant pour la fonction du poignet ou de la main et son prélèvement n’a donc aucun retentissement sur la fonction de la main et du poignet.
L’hospitalisation est en général de 48 heures. On met ensuite en place une orthèse thermo-formée sur mesure de repos à conserver durant 3 semaines à 1 mois. Pendant toute cette période, il est demandé de trop de utiliser sa main mais tout en mobilisant tout de même ses doigts.
La récupération définitive se fait sur 6 à 8 mois.
- la cicatrice (sur la peau et en profondeur)
Elle sera sensible pendant environ trois à quatre mois et surtout à partir de la deuxième quinzaine après l’intervention. Pour raccourcir la période douloureuse, il vous faudra éventuellement masser les zones sensibles dès le lendemain de la chute des fils en vous lavant les mains et en appliquant une pommade ou une crême hydratante de votre choix. En cas de sensation de brûlure, il faut appliquer un glaçon en gommant la zone douloureuse pendant 30 secondes 2 à 3 fois par jour maximum. La plupart du temps les douleurs cicatricielles ont disparu entre trois à six mois mais il n’est jamais possible de garantir une cicatrice totalement indolore.
- l’infection
Le risque zéro n’existe pas. Toutes les précautions sont prises en fonction des données acquises de la science et des déclarations que vous aurez faites sur votre état de santé tant à la consultation du chirurgien qu’à celle de l’anesthésiste. La défense contre l’infection est avant tout sous la dépendance de votre organisme. Eviter de vous faire opérer pendant la période d’une grande fatigue. La peau de votre main ne doit pas être écorchée les jours précédents votre intervention. Par ailleurs, il est extrêmement important que vous mainteniez une hygiène rigoureuse de vos mains. Pour ce faire vous devez les jours qui précèdent l’intervention tenir vos ongles courts et dépourvus de vernis.
Fréquemment, la cicatrice peut fabriquer des couches superficielles et donner une impression d’infection qui disparaîtra avec le nettoyage énergique d’où l’intérêt de laver et de masser à partir de la deuxième quinzaine après l’intervention.
- la raideur du pouce :
Elle est possible même si elle est exceptionnelle. Elle peut s’accompagner de douleurs résiduelles. Elle est en général traitée par la rééducation et par la mobilisation que vous ferez vous même après l’ablation de l’orthèse post-opératoire.
- l’algodystrophie
Cette complication n’est pas exceptionnelle, ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction « d’allergie » du cerveau vis à vis de la main voir du tout le membre supérieur jusqu’à l’épaule. Cette complication peut vous ennuyer près de 18 mois et peut vous laisser des séquelles définitives. Pour l’éviter, il faut bien prendre le traitement anti-douleurs et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts après l’intervention.
D’autres complications sont évidemment possibles, mais il n’est pas possible de toutes les détailler ici. Si vous avez le moindre doute ou la moindre inquiétude concernant ces complication il est indispensable que vous recontactiez mon secrétariat et que nous nous ayons une nouvelle entrevue afin d’en parler. Pour ce qui concerne les complications de l’anesthésie, il en va de même et je vous conseille de vous rapprocher de l’anesthésiste afin d’en parler.
- 12 à 15 jours sans vous laver complètement les mains et faire la vaisselle.
- port d’une orthèse 1 mois environ, puis rééducation et auto-rééducation.
- 2 à 3 mois avec un manque de force, avec douleurs calmées par des anti-douleurs avec une cicatrice sensible.
- résultat définitif entre 6 mois et 8 mois
Les mouvements des doigts sont une priorité dès le lendemain.