Intervention de Watson
C’est l’une des techniques chirurgicales utilisée pour la cure d’une arthrose du poignet (carpe). Celle-ci entraîne une douleur à la mobilisation du poignet avec souvent des craquements douloureux, entraînant une gêne fonctionnelle importante.
L’opération consiste à souder (arthrodèse) certains os du carpe, et de l’associer à une exérèse du scaphoïde. On crée alors un blocage des os arthrosiques en laissant les autres os libres ce qui permet de maintenir ainsi une certaine force et une mobilité.
Un bilan d’imagerie peut être demandé par votre chirurgien avec toujours une radiographie et parfois d’autres examens tels que le scanner, l’IRM, l’arthroscanner, l’arthroscopie du poignet, mais le diagnostic en demeure clinique.
L’intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale. Le chirurgien réalise une incision longitudinale ou sinueuse. L’opération consiste à bloquer certains os du carpe. La fixation est obtenue par des broches (qui sont en général enlevées après 6 semaines), des vis, des agrafes ou une plaque vissée. On y associe une exérèse du scaphoïde. On supprime ainsi les contacts arthrosiques tout en maintenant une articulation et ainsi une certaine mobilité. Une greffe osseuse est en générale utilisée celle-ci peut être prélevée au niveau du radius ou de la hanche (crête iliaque).
L’opération est ambulatoire ou peut justifier une hospitalisation. La mobilisation des doigts est rapide. La surveillance ultérieure des pansements, la couverture anti-douleurs ainsi que les rendez-vous de contrôle vous seront indiqués au cas par cas par votre chirurgien. Le port d’une orthèse en post opératoire peut être prescrit par votre chirurgien afin de protéger l’arthrodèse. Une rééducation est souvent nécessaire.
- Les plus fréquentes
Comme toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
- Plus rarement
L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
Une atteinte nerveuse d’un des nerfs du poignet (pris dans un tissu fibreux cicatriciel ou exceptionnellement section de celui-ci) est rare. Par contre, une sensation moindre sur cette partie peut survenir pendant une période transitoire.
La cicatrice peut rester gonflée et sensible pendant plusieurs semaines. Une raideur temporaire est le plus souvent observée et peut justifier une rééducation complémentaire, immédiate ou secondaire. Une diminution séquellaire de la mobilité du poignet est souvent observée, en fonction de l’état du poignet avant l’opération, de l’ancienneté de l’atteinte et d’autres facteurs imprévisibles.
L’arthrodèse peut ne pas prendre avec une non-consolidation, cela entraînant la nécessité d’une ré-intervention.
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.
L’intervention de Watson est un geste chirurgical bien codifié. Il est efficace sur les douleurs, et permet le plus souvent en 3 à 6 mois une récupération d’une certaine mobilité en rotation du poignet. La force du poignet reste par contre souvent réduite. L’amélioration fonctionnelle est souvent bonne.
L’intervention de Watson est une intervention justifiée devant un tableau douloureux avec raideur résistant au traitement médical. Le geste chirurgical est bien codifié, les résultats sont le plus souvent bons, et les complications rares.