La maladie de Quervain
C’est une inflammation de la gaine entourant les tendons du pouce qui cheminent tous deux dans un tunnel fibreux au bord externe du poignet au contact du l’os du radius. L’inflammation débute souvent à l’occasion d’un changement d’activité, d’un choc ou d’une utilisation inhabituelle. Elle est ensuite entretenue d’elle même par les frottements des tendons qui deviennent nodulaires et augmentent de volume. Les nodules sont souvent douloureux, visibles et palpables et formés par l’épaississement des fibres du tunnel et du tissu qui recouvre les tendons.
Une infiltration locale de cortisone, les anti-inflammatoires et les attelles (orthèse) ont souvent un effet favorable mais parfois passager.
En cas de persistance des douleurs et d’aggravation de la gêne fonctionnelle, il est raisonnable d’opérer.
Avant l’intervention, à la suite de votre consultation avec votre chirurgien, après avoir décidé de votre intervention grâce à son avis éclairé et grâce à l’éventuel avis de votre médecin traitant, votre date opératoire sera fixée selon vos désirs et en fonction des disponibilités de l’équipe soignante et de l’établissement.
La consultation d’anesthésie est obligatoire et doit être pratiquée, conformément à la loi, plusieurs jours avant votre intervention. Cette consultation est indispensable. Les techniques et les risques anesthésiques vous y seront expliqués par le médecin anesthésiste et vous pourrez et vous devrez alors poser à ce médecin toutes les questions que vous vous posez à ce sujet.
L’intervention est faite le plus souvent en chirurgie ambulatoire sous anesthésie loco-régionale. Elle consiste par une petite incision à ouvrir la gaine qui forme un véritable tunnel, à l’agrandir, ce qui permet de réduire les frottements entre les tendons et la gaine qui sont source de douleurs.
La peau est refermée en général au moyen d’un fil résorbable, avec ou sans drainage.
Il s’agit d’une chirurgie assez simple dont les résultats sont habituellement bons, cependant, des complications peuvent survenir.
Une attelle de repos sera mise en place quelques jours. Cette attelle devra être conservée environ 3 semaines à un mois afin de faciliter la cicatrisation.
Une rééducation pourra alors commencer ensuite.
Le principal bénéfice à attendre est la suppression des luxations. La rééducation bien menée est un gage de bon résultat. En aucune manière une rééducation « à minima » au domicile du patient ne peut donner de bons résultats. Le patient doit donc s’impliquer pleinement dans les suites opératoires et se prendre en charge lui même s’il désire guérir.
La reprise des activités sportives type footing peu se faire dès sevrage de l’attelle (45 jours). Les sports non à risques sont repris à 6 mois, les sports à risque après 6 mois.
- la cicatrice (sur la peau et en profondeur)
Elle sera sensible pendant environ trois à quatre mois et surtout à partir de la deuxième quinzaine après l’intervention. Pour raccourcir la période douloureuse, il vous faudra éventuellement masser les zones sensibles dès le lendemain de la chute des fils en vous lavant les mains et en appliquant une pommade ou une crême hydratante de votre choix. En cas de sensation de brûlure, il faut appliquer un glaçon en gommant la zone douloureuse pendant 30 secondes 2 à 3 fois par jour maximum. La plupart du temps les douleurs cicatricielles ont disparu entre trois à six mois mais il n’est jamais possible de garantir une cicatrice totalement indolore. - l’infection : le risque zéro n’existe pas.
Toutes les précautions sont prises en fonction des données acquises de la science et des déclarations que vous aurez faites sur votre état de santé tant à la consultation du chirurgien qu’à celle de l’anesthésiste. La défense contre l’infection est avant tout sous la dépendance de votre organisme. Eviter de vous faire opérer pendant la période d’une grande fatigue. La peau de votre main ne doit pas être écorchée les jours précédents votre intervention. Par ailleurs, il est extrêmement important que vous mainteniez une hygiène rigoureuse de vos mains. Pour ce faire vous devez les jours qui précèdent l’intervention tenir vos ongles courts et dépourvus de vernis.
Fréquemment, la cicatrice peut fabriquer des couches superficielles et donner une impression d’infection qui disparaîtra avec le nettoyage énergique d’où l’intérêt de laver et de masser à partir de la deuxième quinzaine après l’intervention. - la lésion d’un nerf
Elle est exceptionnelle. Elle peut entraîner la perte définitive du toucher totale ou partielle sur un ou plusieurs doigts. La récupération peut être lente et avant de la déclarer définitive, il faudra attendre parfois de neuf mois à un an. - l’algodystrophie
Cette complication n’est pas exceptionnelle, ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction « d’allergie » du cerveau vis à vis de la main voir de tout le membre supérieur jusqu’à l’épaule. Cette complication peut vous ennuyer près de 18 mois et peut vous laisser des séquelles définitives. Pour l’éviter, il faut bien prendre le traitement anti-douleurs et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts après l’intervention. - le manque de force
Cela peut être une réalité pendant deux à trois mois voir plus pour certaines personnes. Elle n’empêche pas l’utilisation de la main bien au contraire, la remise en action de la main dès les premiers jours et ce, malgré les douleurs permet d’assurer un meilleur retour de la force. Cependant, le manque de force peut être dû à d’autres causes, rhumatismes, arthrose. - la récidive
Elle reste exceptionnelle mais pas impossible même après une intervention parfaitement réalisée.
D’autres complications sont évidemment possibles, mais il n’est pas possible de toutes les détailler ici. Si vous avez le moindre doute ou la moindre inquiétude concernant ces complication il est indispensable que vous recontactiez mon secrétariat et que nous nous ayons une nouvelle entrevue afin d’en parler. Pour ce qui concerne les complications de l’anesthésie, il en va de même et je vous conseille de vous rapprocher de l’anesthésiste afin d’en parler.
En pratique, la plupart de ses ennuis ou complications ont une évolution favorable si un traitement adapté est entrepris précocement.
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12 à 15 jours sans vous laver complètement les mains et faire la vaisselle.
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15 jours pour une utilisation habituelle de la main.
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3 semaines à un mois avec une attelle de repos
- 2 à 3 mois avec un manque de force, avec douleurs calmées par des anti-douleurs avec une cicatrice sensible.
Les mouvements des doigts et l’utilisation de la main sont une priorité dès le lendemain.