L’epitrochleite
Il s’agit d’une affection douloureuse chronique du coude qui intéresse l’épicondyle médial, c’est à dire la saillie osseuse interne du coude. Le traitement est le plus souvent médical mais dans certains cas, devant un échec de celui-ci et après un délai suffisant, une indication opératoire peut être portée.
A la suite de votre consultation avec votre chirurgien, après avoir décidé de votre intervention grâce à son avis éclairé et grâce à l’éventuel avis de votre médecin traitant, votre date opératoire sera fixée selon vos désirs et en fonction des disponibilités de l’équipe soignante et de l’établissement.
La consultation d’anesthésie est obligatoire et doit être pratiquée, conformément à la loi, plusieurs jours avant votre intervention. Cette consultation est indispensable. Les techniques et les risques anesthésiques vous y seront expliqués par le médecin anesthésiste et vous pourrez et vous devrez alors poser à ce médecin toutes les questions que vous vous posez à ce sujet.
Vous devrez préparer votre peau en la lavant avec de la Bétadine afin de limiter au maximum le risque infectieux.
Une incision est nécessaire afin d’explorer vos lésions et d’en effectuer la réparation. Le chirurgien va alors sectionner l’aponévrose d’insertion des muscles (« enveloppe ») afin de les détendre. Souvent un geste de dégagement du nerf cubital est aussi réalisé. Enfin, une vérification de l’articulation, à la recherche d’une arthrose, sera ajoutée.
Votre bras ne sera pas immobilisé. Le soir de votre intervention, votre chirurgien passera contrôler dans votre chambre que tout se passe bien. Des traitements antalgiques vous seront donnés par l’infirmière en fonction des prescriptions et de votre demande. Vous aurez l’autorisation de vous servir de votre bras, en restant raisonnable et vous pourrez alors sortir.
Différents documents préparés par le secrétariat d’orthopédie vous seront remis à l’accueil :
- Arrêt de travail,
- Ordonnance de soins infirmiers, de médicaments adaptés a votre cas
- Date de prochain rendez vous,
Chez vous
La rééducation commence immédiatement afin d’éviter le risque de raideur de votre coude.
Retour aux activités
Une vie quotidienne sédentaire normale sera possible qu’au bout de quelques jours, sans forcer.
La reprise de vos activités professionnelles sera envisagée lors de la consultation pré-opératoire en fonction de votre activité, l’arrêt de travail moyen habituel est de 45 jours Les sports sans risque (footing, vélo d’appartement) pourront commencer à 45 jours.
Vous pourrez reprendre une vie quotidienne normale à partir de trois mois et une activité professionnelle manuelle entre 45 et 120 jours en fonction du degré de difficulté.
Le sport a risque sera repris progressivement entre 3 et 4 mois en fonction des degrés de récupération.
Bien sur l’évolution stéréotypée n’est pas toujours la règle et c’est durant les différentes consultations que votre chirurgien vous indiquera vos possibilités d’activité professionnelles et sportives.
- la cicatrice (sur la peau et en profondeur) : elle sera sensible pendant environ trois à quatre mois et surtout à partir de la deuxième quinzaine après l’intervention. Pour raccourcir la période douloureuse, il vous faudra éventuellement masser les zones sensibles dès le lendemain de la chute des fils en vous lavant les mains et en appliquant une pommade ou une crême hydratante de votre choix. En cas de sensation de brûlures, il faut appliquer un glaçon en gommant la zone douloureuse pendant 30 secondes 2 à 3 fois par jour maximum. La plupart du temps les douleurs cicatricielles ont disparu entre trois à six mois mais il n’est jamais possible de garantir une cicatrice totalement indolore.
- l’infection : le risque zéro n’existe pas. Toutes les précautions sont prises en fonction des données acquises de la science et des déclarations que vous aurez faites sur votre état de santé tant à la consultation du chirurgien qu’à celle de l’anesthésiste. La défense contre l’infection est avant tout sous la dépendance de votre organisme. Evitez de vous faire opérer pendant la période d’une grande fatigue. La peau de de votre main ne doit pas être écorchée les jours précédents votre intervention. Par ailleurs, il est extrèmement important que vous mainteniez une hygiène rigoureuse de vos mains. Pour ce faire vous devez les jours qui précèdent l’intervention tenir vos ongles courts et dépourvus de vernis.
Fréquemment, la cicatrice peut fabriquer des couches superficielles et donner une impression d’infection qui disparaîtra avec le nettoyage énergique d’où l’intérêt de laver et de masser à partir de la deuxième quinzaine après l’intervention. - la lésion du nerf cubital : c’est la complication la plus grave suite à cette intervention. Elle peut entraîner la perte définitive du toucher totale ou partielle sur un ou plusieurs doigts. La récupération peut être lente et avant de la déclarer définitive, il faudra attendre parfois de neuf mois à un an.
- l’algodystrophie : cette complication n’est pas exceptionnelle, ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction « d’allergie » du cerveau vis à vis de la main voir du tout le membre supérieur jusqu’à l’épaule. Cette complication peut vous ennuyer près de 18 mois et peut vous laisser des séquelles définitives. Pour l’éviter, il faut bien prendre le traitement anti-douleurs et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts après l’intervention.
- la douleur : il faut l’évaluer et la comparer à l’état pré-opératoire ; en général, elle disparaît la nuit. Très souvent, il persiste pendant trois à quatre mois une sensibilité douloureuse qui ne doit pas freiner l’activité, il faut privilégier la prise d’anti-douleurs avant la réalisation de travaux manuels. Après six mois, toute douleur persistante doit être signalée à votre médecin afin d’en chercher l’origine.
En pratique, la plupart de ses ennuis ou complications ont une évolution favorable si un traitement adapté est entrepris précocément.
Les mouvements du coude et des doigts et l’utilisation de la main sont une priorité dès le lendemain.