Arthroscopie de l’épaule
Cet examen a pour but de voir, à l’intérieur de l’articulation, les différentes structures anatomiques qui la constituent. Ceci nous permet de porter un diagnostic précis et, le cas échéant, de pratiquer une intervention chirurgicale articulaire.
Vous verrez en consultation l’anesthésiste quelques jours avant. Il faudra lui indiquer l’ensemble des traitements que vous avez l’habitude de prendre. Vous devez lui poser toutes les questions qui peuvent vous inquiéter. Vous serez convoqué le plus souvent la veille de l’intervention. Il faudra parfois un certain nombre d’examens préopératoires qui vous seront indiqués par l’anesthésiste. Parfois, il vous sera demandé d’aller voir un cardiologue.
Il y a deux types d’arthroscopie.
1- L’arthroscopie diagnostique :
Elle permet d’inspecter les différents éléments constitutifs de l’épaule : membrane synoviale, cartilage de l’omoplate et de l’humérus, bourrelet glénoïdien, ligaments et capsule articulaire, tendons de l’épaule. L’anesthésie pratiquée est le plus souvent une anesthésie générale. Il est parfois possible de réaliser ce geste sous anesthésie loco-régionale.
L’arthroscope est un tube de quelques millimètres de diamètre muni d’un système de caméra miniaturisée et d’éclairage. Cette caméra est reliée à une télévision couleur, à un magnétoscope et à un appareil photographique. L’arthroscope est mis en place à l’intérieur de l’épaule par un orifice de 1 cm environ. Un seul ou plusieurs points d’entrée du même type sont nécessaires pour l’introduction d’instruments fins dans l’articulation. Pendant toute la durée de l’intervention une circulation de sérum physiologique est installée permettant de gonfler l’épaule, d’améliorer la vision et de laver l’articulation.
En fin d’intervention, les différents points de ponction sont fermés par des stéri-strips et un pansement occlusif est mis en place.
Après l’intervention, en règle générale, la mobilisation de l’articulation est autorisée dès votre retour du bloc opératoire en fonction de la pathologie traitée. L’un des kinésithérapeutes du service pourra vous y aider. Tous les renseignements relatifs à votre intervention vous seront donnés par votre chirurgien lors de la visite du soir ; si des photographies ont été réalisées, elles vous seront remises et commentées. Le retour à domicile est possible le plus souvent le lendemain de l’intervention, en fonction de votre état.
Le personnel soignant est à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.
2- L’arthroscopie opératoire :
En plus de l’exploration précédemment décrite, il est possible d’effectuer, sous arthroscopie, un certain nombre d’interventions chirurgicales intra-articulaires, sans qu’il soit nécessaire d’ouvrir l’épaule, grâce à des instruments miniaturisés de haute précision. Les instruments utilisables sont multiples tels que crochet palpeur, bistouri électrique, LASER, fraise …
Suivant le diagnostic, il pourra s’agir :
- Au niveau de la synoviale (enveloppe de l’articulation) : d’excision d’adhérences ou de zones inflammatoires.
- Au niveau de la cavité articulaire : d’ablation de fragments osseux ou de cartilage pouvant gêner le jeu normal de l’articulation.
- Au niveau du bourrelet : d’une résection le plus souvent partielle de la zone lésée et parfois même d’un repositionnement ou d’une réparation.
- Au niveau des os : d’une abrasion de parties saillantes responsables de conflit.
- Au niveau des ligaments : d’une retension ou d’une stabilisation.
- Au niveau des tendons : d’une régularisation ou d’un repositionnement du tendon.
- Les suites seront évidemment variables en fonction du geste effectué.
En général il est possible de sortir le lendemain de l’intervention. Parfois, l’hospitalisation peut être prolongée en fonction du geste réalisé et de votre état. Vous verrez le chirurgien après l’opération, il vous expliquera ce qu’il a trouvé et les gestes effectués ainsi que les suites. Sauf indication contraire, une mobilisation douce de votre épaule est autorisée dans les limites de la douleur. Ne cherchez pas à obtenir des amplitudes extrêmes durant les trois premières semaines (exemple : main en l’air ou dans le dos). Un antalgique banal vous sera prescrit associé parfois à des anti-inflammatoires en fonction de la pathologie. Il ne faut pas reprendre le sport avant autorisation médicale. Votre pansement sera refait par une infirmière selon des modalités qui vous seront remises.
Chacun réagit différemment ce qui rend difficile une information statistique adaptée à votre cas ; de ce fait, il est impossible de vous garantir à l’avance une récupération complète sans séquelles.
Comme toute intervention menée sous anesthésie générale, un accident anesthésique, bien que très rare, est toujours possible. Lors de la consultation pré-opératoire avec l’anesthésiste, cela vous sera détaillé si vous le souhaitez.
Un hématome sur la cicatrice peut survenir en post-opératoire et est en général sans conséquences.
Un gonflement modéré de l’épaule est naturel après l’intervention (il est dû au liquide utilisé lors de l’arthroscopie). En revanche, tout gonflement important, tout écoulement louche, toute fièvre supérieure à 38 ° C, toute augmentation importante des douleurs doivent vous amener à consulter votre médecin ou même à revenir à la clinique.
La blessure d’un nerf ou d’un vaisseau sanguin est également possible mais extrêmement rare.
Une infection superficielle ou profonde peut survenir, nécessitant la mise sous antibiotiques et parfois une ré-intervention. Cette complication majeure justifie les multiples précautions pré, pré et post-opératoires qui sont prises par le chirurgien et l’équipe soignante. Il est cependant impossible d’assurer un risque nul.
L‘algodystrophie est une complication qui n’est pas exceptionnelle, ses causes sont à ce jour mal connues. Il s’agit d’une réaction « d’allergie » du cerveau vis à vis de l’épaule voir de tout le membre supérieur. Cette complication peut vous ennuyer près de 18 mois et peut vous laisser des séquelles définitives. Pour l’éviter, il faut bien prendre le traitement anti-douleurs et bouger l’ensemble du membre supérieur ainsi que tous les doigts après l’intervention.
Enfin, une nouvelle rupture peut survenir engendrer alors un mauvais résultat. Cette nouvelle rupture est consécutive soit à un traumatisme, soit à une fragilité tendineuse extrême et est toujours possible.